Chaft D.A.D.

Montage du système de détection d’angle mort

sur la Honda CRF1100 Africa Twin.



Quand Chaft nous a parlé de son projet de système de détection d’angle mort moto universel, notre première réaction fût plutôt dubitative. On peut comprendre qu’un accessoire de ce genre puisse servir d’argument commercial pour vendre des gros trails équipés comme des SUV, OK. Mais franchement, nous savons que le contrôle direct est justement destiné à vérifier qu’il n’y a rien dans vos ¾ arrières avant de changer de file ou de direction. Et en plus, c’est gratuit. Alors pourquoi dépenser plus ?

Sauf que si Chaft veut lancer le D.A.D. (pour Dead Angle Detector), c’est sans doute qu’ils ont de bonnes raisons. Et comme ils sollicitent notre avis, on va s’efforcer d’aller au-delà de la critique facile et essayer de comprendre à qui le D.A.D. peut vraiment s’adresser. Surtout que les tarifs des kits universels sont fixés à 749 € et à 799 € selon que vous optiez pour un indicateur installé sur des embases de rétroviseurs ou directement dans les miroirs.

1ère étape : montage du modèle de pré-série.

Nous avons donc reçu un kit complet, version pré-série. Il se différencie du kit de série par ses rétroviseurs. Ceux que nous avons reçus sont des prototypes type roadster, avec des branches courtes. 

Or, compte-tenu du type de service que rend cet accessoires et de son tarif, nous avons opté pour un trail de grosse cylindrée, taillé pour avaler les kilomètres : la Honda CRF1100 Africa Twin. Le prix de base de cette excellente moto et la propension qu’ont ses propriétaires à l’équiper copieusement en fait une candidate idéale. 

Le système D.A.D. est universel et il est normalement conçu pour que vous puissiez l’installer vous même sans difficulté. Pour autant, on est ici face à un accessoire qui va affronter toutes sortes de conditions de roulage. Donc, on oublie le concours de vitesse et le Chatterton. Nous avons choisi de prendre tout notre temps pour identifier toutes les difficultés que vous pourriez rencontrer lors du montage et réaliser une installation aussi propre et durable que possible.

1. Remplacement des rétroviseurs. 

La manœuvre ne présente aucune difficulté particulière. Toutefois vérifiez que vous avez bien les adaptateurs nécessaires avant de vous lancer. Certaines marques utilisent des pas de vis inversés d’un côté et pas de l’autre. Demandez conseil à votre concessionnaire ou à Chaft.

N’oubliez pas les caches destinés à protéger les têtes de vis et soyez également attentif à ce que les câbles qui alimentent les LEDs ne soient pas pliés ou pincés par les commodos. Destinés à passer entre ces derniers et les supports des rétroviseurs, ils sont assez fins et ne résisteraient pas longtemps à un passage approximatif.

2. Installation des capteurs

Les capteurs s’installent sur des supports en acier à fixer sur votre support de plaque minéralogique. Ces pièces vont être exposées aux projections. Si les capteurs et leurs connecteurs sont étanches et semblent résistants, nous avons choisi de recouvrir les supports d’une paire de couches de peinture noire pour éviter que le traitement de surface ne cède sous les assauts de gravillons.

Sur l’Africa Twin, le support de plaque fait office de garde-boue arrière. Ce gros bloc en plastique est amovible et se retire sans difficulté. Il est composé de plusieurs parties ce qui présente l’avantage de pouvoir passer les câbles de capteurs à l’intérieur et d’obtenir une bonne intégration visuelle.

En revanche, les supports des capteurs devraient s’emboîter l’un dans l’autre pour faciliter leur installation. Mais leur écartement maximal ne permet pas un positionnement correct des capteurs. Il faut donc les fixer séparément en prenant des mesures avant de percer le garde-boue. De même pour la plaque minéralogique avec laquelle ces supports partagent leurs rivets de fixations.

Ensuite, il suffit de visser les capteurs en les orientant à 45° et de les connecter aux câbles qui les relient au boîtier électronique. La longueur de ces derniers est suffisante pour éviter de tirer sur les connecteurs.

3. installation du boîtier électronique

Bien que la partie arrière de l’Africa Twin ait été affinée sur le modèle 2020 par rapport au modèle précédent, il y a encore suffisamment de place sous la selle passager pour y installer confortablement l’ECU fournie par Chaft. Le boîtier présente des perçages qui permettent de le fixer avec des vis mais l’intérieur du passage de roue est parfaitement plat à cet endroit. Nous utiliserons donc l’adhésif double face 3M inclus dans le kit.

Le câble d’alimentation des capteurs est assez long pour permettre d’installer le boîtier à un endroit plus proche du réservoir. Dans le cas de l’Africa Twin, il y a suffisamment d’espace dans la partie arrière de l’habillage, à l’aplomb du porte-bagage, pour loger proprement ledit câble.

En contrepartie, il va falloir utiliser les rallonges prévues dans le kit pour relier l’ECU aux indicateurs insérés dans les rétroviseurs.

4. Liaisons Indicateurs - ECU et alimentation.

Avant toute chose, il faut démonter les carénages et le réservoir pour pouvoir travailler confortablement sur le passage des câbles. Nous avons logiquement choisi de suivre le trajet déjà tracé par les faisceaux des commodos. Nous avons ainsi la certitude d’éviter de coincer ou d’écraser les fils en remontant le carénage puis en tournant le guidon.

Dans notre configuration, les fils qui alimentent les indicateurs doivent être rallongés pour pouvoir être connectés au boîtier. Chaft a prévu les rallonges nécessaires et les connexions rapides. Ce sont les petites pièces rouges que vous voyez dans le sachet. 

Nous ne les avons pas utilisées car nous préférons glisser de la gaine thermorétractable et de la soudure. Pour cela, il faut prévoir des gaines de 2 diamètres. Le plus petit pour isoler séparément les fils et le plus grand pour faire une jonction étanche entre le câble venant du rétroviseur et celui connecté au boîtier.

Cela nécessite un minimum d’outillage mais le résultat est à la hauteur du soin que vous porterez à l’opération. En plus d’être plus beau qu’une vieux scotch noir, ce type de montage résiste au temps. Nous avons ensuite fait passer les câbles le long des tubes supérieurs du cadre et de la boucle arrière avant de les connecter au boîtier.

Nous avons procédé de la même façon pour connecter l’alimentation de l’ECU et précédemment pour coupler les fils du dispositif de contrôle des détecteurs avec les clignotants. 

C’est le moment de mettre le contact pour s’assurer que l’installation fonctionne correctement.

A la mise sous tension, les capteurs s’allument pour indiquer qu’ils sont bien alimentés puis ils s’éteignent.

Il suffit alors de se placer dans le champ de détection des capteurs, à quelques pas de la moto pour constater que l’un puis l’autre fonctionnent.

5. Remontage final

Vient finalement l’étape du remontage. Vérifiez bien que rien ne dépasse ou ne risque d’être écrasé par un élément de carénage ou par la selle passager et puis revissez les diverses écopes dans l’ordre inverse du démontage sans oublier aucun des crochets qui permettent de fixer les pièces de l’habillage autour du guidon par exemple.

A présent, nous allons voir ce que le système DAD peut apporter au quotidien.