ROOF apporte du sang neuf au segment des casques intégraux sportifs !

Le fabricant de casque français s'est fixé pour objectif de proposer l'intégral sportif le plus léger du marché. Il y est parvenu.

Le RO200 Carbon n'affiche que 1090 g à la pesée. Nous avons mesuré notre RO200 Fibres à 1285 g en taille S | 56. Très léger, même pour un intégral sportif. Plus léger même que certains concurrents en fibres de carbone. Il se distingue essentiellement du modèle Carbon par sa calotte à base de fibres de verre.

A part cela, sa conception est identique. Notamment au niveau du calotin pour lequel ROOF a déposé un brevet.  Son principe repose sur celui de la clé de voûte dont nous avons tous vu l'application dans l'architecture médiévale et gothique.

Sur le RO200, la clé de voûte est la pièce noire, appliquée au sommet de la calotte. Le reste de la calotte est constituée de 3 pièces, maintenues en place par des fixations à leur base et par la pression exercée par la clé de voûte.

Une étiquette est apposée sur chacun de ses pièces et indique :

  • le numéro individuel de la pièce

  • son emplacement (front, left, right)

  • sa date de fabrication

  • la densité de la matière (40g/l pour chacun des 3 voussoirs et 27g/l pour la clé de voûte)

  • son poids (clé de voûte 24,2g - élément frontal 32,3g - élément gauche 41,5 g - élément droit 38,1 g)

Le bureau d'études dirigé par Thomas Deboos est ainsi parvenu à réduire la masse totale tout en optimisant la capacité d'absorption de chaque pièce pour constituer un ensemble offrant une protection qui surpasse les normes d'homologation et une plus grande compacité.

Un gain qui s'ajoute à celui obtenu sur la calotte dont la forme ne doit rien au hasard. En effet, ses lignes douces permettent également de limiter la masse. 

La forme suit la fonction

La marque ROOF est connue pour ses modèles Boxxer. Mais les casques intégraux qu'elle a mis sur le marché par le passé n'ont pas rencontré le même succès que ses fameux modèles à mentonnière relevable.

Le bureau d'études, installé à Pégomas dans les Alpes-maritimes, a donc choisi de faire la différence sur le poids. La chasse aux grammes superflus a servi de fil conducteur aux ingénieurs et techniciens.

Les intégraux ont le plus souvent des lignes tendues, soulignées par des entrées d'air, des extracteurs et des spoilers. L'ensemble arbore ainsi une allure très dynamique. Mais chaque nervure, chaque excroissance sur la calotte implique une surcharge de résine et/ou de fibres. Quelques grammes de plus.

ROOF est revenu aux fondamentaux : la forme suit la fonction. Celle de la calotte est d'absorber l'énergie de l'impact en cas de chute. Dans le cas du RO200 l'objectif est double : concevoir la calotte la plus légère possible ET surpasser les exigences de l'homologation.

Le bureau d'étude est donc arrivé à la conclusion qu'il fallait opter pour une forme arrondie et lisse. Une approche validée depuis longtemps par ARAI et qui démarque le fabricant japonais de ses concurrents.

Le RO200 est disponible en 2 tailles de coque : du 54 au 58 et du 59 au 63. Ce qui permet d'avoir un casque aussi compact que possible.

A l'usage, nous pouvons vous confirmer que notre RO200 Trojan se fait totalement oublier une fois enfilé. La stabilité du RO200 n'appelle aucune critique même lorsqu'on profite des autoroutes allemandes ...

Il pèse seulement 195g de plus que la version en fibres de carbone et le tarif n'est pas du tout le même : 429 € contre 699 € ! 270 € d'écart qui pèsent alors de tout leur poids

Platines intégrées

Les platines de fixation méritent que l’on s’y attarde quelques minutes. 

A la différence de celle que l’on trouve habituellement, elles ne sont pas proéminentes. Les risques d’arrachement et de rotation de la tête en cas de glissade du casque sur le bitume sont fortement réduits.

Elles sont fabriquées en polycarbonate. C’est la même matière que celle utilisée pour les écrans. Le gain de poids est de quelques grammes par platine mais il s’ajoute à celui gagné sur le mécanisme de rotation et de remplacement de l’écran.

Nul besoin de démonter les platines (d'ailleurs le fabricant le déconseille). ROOF fourni un petit outil qui permet d’appuyer sur la petite rondelle que l’on voit au centre de la platine.

Tout en maintenant la pression, il suffit alors de tirer l’écran pour le faire glisser à l’extérieur de la platine puis de répéter l’opération de l’autre côté pour extraire totalement l’écran.

Astuce 1 : faites plutôt pression sur l’arrière de la rondelle tout en tirant sur l’écran. Quand vous voyez que celui-ci glisse sur le bord de la rondelle, vous pouvez retirer l’outil et achever votre mouvement en tenant bien le casque. C’est plus confortable.

Astuce 2 : vous avez perdu l’outil ? Pas de panique, cela fonctionne également avec un stylo à bille.

Pour remonter l’écran, procédez à l’inverse.

Dès que vous aurez pris le coup de main, l’opération complète se fait en moins d’une minute.

Maintenant que vous avez démonté l’écran, vous avez une vue parfaite sur les joints qui bordent les platines. Ils sont moulés dans du silicone dont la formulation est la même que celle employée dans la fabrication des masques subaquatiques.

Sur le RO200, ils permettent d’éviter les infiltrations d’air et contribue donc à maîtriser le niveau sonore.

A l’usage, nous confirmons qu’il n’y a pas de sifflement parasite, même sur des roadsters sportifs dépourvu de protection.

De prime abord, nous avons pensé que ce type de joint pourrait s’avérer fragile. Le bureau d’étude ROOF nous a rappelé qu’il est déjà utilisé depuis de nombreuses années sur le Boxxer Carbon sans qu’il y ait de retour SAV.

Sur cette seule partie du RO200, la marque française est donc parvenue à atteindre 3 objectifs :

  • améliorer la sécurité

  • réduire la masse

  • conserver un système simple à utiliser

Vision panoramique

Mais le point sur lequel le RO200 nous a le plus surpris, c’est celui du champ de vision. 

Sur le segment sportif, la norme est plutôt celle d’un écran pas très haut et aussi plat que possible pour prévenir toute déformation visuelle.

Sur le RO200, il mesure 13 cm de haut en son milieu ce qui lui permet de dégager un champ de vision d’une amplitude verticale de 100°. La vision latérale n’est pas en reste puisqu’elle couvre 210° !

A l’usage, ce RO200 donne une impression d’espace intérieur et contribue activement à la sécurité en facilitant les contrôles directs, aussi bien sur route qu’en ville.

Entre l’absence de sifflements aérodynamiques, une isolation phonique générale dans la moyenne haute du segment, une ventilation efficace et ce large champ de vision, c’est le premier casque poids plume qui se montre aussi polyvalent.

Certains regretteront alors l’absence de double écran solaire. C’est un peu devenu une attente de base pour un casque principalement utilisé sur la route. Mais le RO200 aurait alors été sérieusement alourdi.

Pour autant, ROOF apporte une solution intermédiaire avec un écran Day/Night de série.

Teinté dans sa partie supérieure, il parvient effectivement à vous éviter d’être ébloui si vous baissez légèrement la tête pour placer le soleil dans cette zone tout en vous permettant de bien distinguer la route lorsque la luminosité baisse ou bien lorsque vous entrez dans un tunnel. 

Et vous pouvez y fixer la lentille Pinlock Maxvision 70 également fournie de série.

A l’heure du bilan, cette version fibres de verre du RO200 cumule de nombreux points positifs. Cet intégral a de solides atouts pour permettre à ROOF de reprendre pied sur le segment sportif. C’est un casque qui conviendra aussi bien à l’amateur de roadster sportif qui utilise sa moto autant en ville que sur la route qu’à l’amateur de sport-GT voire d’hypersport qui envisage d’aller poser ses roues sur circuit plusieurs fois par saison.

Son style le distingue de ses concurrents et lui permet de ne pas passer inaperçu sans pour autant arborer une peinture de guerre inspirée du MotoGP.

Et à 419 € en version unie, on peut légitimement se demander ce qu’il reste à la version Carbon. Nous tâcherons d’apporter une réponse à cette épineuse question dans notre prochain post.